KAMPUCHEA RIDE

Enfin il est arrivé : le trip moto au Cambodge. Parce que c’est bien sympa d’avoir une bonne bécane, mais tout seul sur les larges pistes en latérites de l’Oddar Mancheay (Province du Nord-Ouest) à la longue ça devient ennuyeux…

Du coup j’ai profité d’un long WE férié pour partir avec des potes dans le Nord du pays, pendant qu’Elise et sa sœur Clémence se faisaient une virée entre filles à Sieam Reap et Phnom Penh…

Au programme 4 jours de ride intensifs, 5 motos, 5 mecs, 2 nanas. Départ le samedi de Sieam Reap pour Koh Ker. Nuit à Koh Ker puis visite du temple et poursuite vers Preah Vihear. Nuit à côté du temple de Preah Vihear et retour sur Kompong Thom. Nuit à Kompong Thom puis retour sur Phnom Penh en passant par Kompong Cham et en longeant le Mékong…que du bon, sauf pour les fesses…

Carte Trip moto

Comme tous trip moto qui se respecte dans des pays où les routes sont quasi-inexistantes et où les mécaniciens pour grosses cylindrées sont aussi nombreux que les psys pour chiens, les problèmes mécaniques ont commencé avant même la première journée… je vous passe donc les détails pour vous dire seulement que l’on est parti vers 2h de l’après midi au lieu de partir de bon matin…

En tout cas première journée énorme grâce à des infos de dernieres minutes nous conseillant un chemin qui permet d’éviter la route asphaltée fraîchement construite par un privé qui fait payer les usagers, et premiers contacts difficile avec les chemins sablonneux…un régal !

On est arrivée à la nuit tombée dans une petite Guest House paumée dans un village à 10 Km du temple de Koh Ker. Pas de bobo ni de casse pour la première journée, tout baigne…

un bon bol de riz pour se remettre des émotions et la soirée s’est finie en partie de coinche acharnée jusqu’à 2h du mat à la lueur des bougies, au grand dam du proprio du petit resto que l’on a du réveiller pour payer l’addition. Heureusement que son stock de bière tiède n’était pas trop conséquent sinon on y serait encore !

Le lendemain réveille difficile, mais la fameuse soupe de nouille et le café au lait glacé remet les esprits en place. On repart en direction du temple de Koh Ker, histoire d’assurer la partie culturelle du trip moto ! Comme de partout au Cambodge, l’accès au temple est payant (pour qui ? quel entretien ?...) et comme des vrais motards expatriés que nous sommes on choisi l’option corruption : moitié prix sans les tickets officiels (Ah bravo, belle mentalité, et ça bosse dans les ONG ???) bref pas de polémique je vous prie, le gars est bien sur plus que d’accord, c’est 5$ par personne dans sa poche et celle des autres gardes au lieu des 10$ / personne qui seraient allés en grande partie dans les poches de la compagnie privée étrangère qui gère les temples de la région… (C’est beau le culturel !) Et le gars pousse le bouchon encore plus loin en nous proposant de ne le payer qu’au retour, puisque de toute façon il n’y a qu’une route et que le temple est un cul de sac…

Du coup nous voilà partit, Temple super, sans aucun autre visiteur, un mélange de style avec une pyramide ressemblant à une construction sud américaine, que nous gravissons tant bien que mal sous le soleil de 10h … vive le sport et la culture !!

et de là haut un panaroma superbe sur la forêt environnante qui me change des rizières et des paysages déboisés de Banteay Chhmar.

En discutant avec les vendeuses de soda au pied du temple, on se renseigne sur un petit chemin qui semble partir du temple pour aller se perdre dans le Nord du pays. Effectivement le sentier rejoint une piste à 80 km au Nord, mais la vendeuse nous prévient que le chemin est difficile et que l’on ne croisera pas de villages pendant au moins 40 km, apparement la zone est également truffée de mines (comme le reste du pays en fait)… qu’à cela ne tienne se disent les gros motards assoiffés d’aventures…et après une bonne tape sur les fesses de la vendeuses, ils..ah non pardon là je m’emballe vous l’aviez compris, en tout cas je tiens un truc pour un bouquin là…

Bref après un coca et un sourire à la vendeuse (c’est mieux ça), nous voilà repartit par le petit sentier, le garde n’aura pas ses 5 $ par personne et nous on est partit vers on ne sait quel coin puisque rien n’indique ce passage sur les cartes que l’on a avec nous !

Et là que du bonheur, on alterne parties sableuses et parties boueuses avec entre les deux des parties plus dures où on peut faire ronfler les moteurs et c’est un vrai plaisir de rouler dans ses conditions, sauf peut-être pour les deux nanas qui sont à l’arrière des motos et qui doivent se cramponner comme elles peuvent pour rester coller à la selle.

Mais c’était trop beau pour durer et les problèmes mécaniques refont surface, et c’est pour qui ? C’est pour ma gueule ! Donc me voilà en rade, problème d’allumage, au beau milieu de nulle part, on a fait 40 bornes sans croiser personne, il nous en reste autant à faire pour rejoindre un village avec un petit mécano, et on est entouré de forêts minées…que faire ?

Le plan galere commence

C’est là que t’es content d’être au Cambodge car la solution, l’unique solution (forcément on a ni outils ni mécano avec nous !!!), c’est d’attacher ma moto à celle d’un collègue pour qu’il me tracte pendant les 40 Km restant…ben oui pas le choix ! et ça marche ! et pourtant je peux vous assurer que la piste est vraiment pourrie, boue, sable, ornières, trous, rivières à franchir…le Camel Trophy quoi !

a la queue leuleu...

Du coup je n’ai pas pu profiter du reste de la piste, j’ai du me concentrer pour suivre les traces de la moto d’Alain qui me tirait à 1m50 devant moi sans pouvoir anticiper les évitement de derniere seconde et les ornières de boue et en essayant de stabiliser la moto dans le sable et de toujours laisser les Kramas tendus … de la rigolade !

Ca fatigue tout de meme!!

Mais on y est arrivée, avec quand même quelques chutes sans gravité…bravo Alain faut le faire !

On répare et on repart !

Après une pause bouffe/réparation, nous voilà repartit sur la piste principale en direction du temple de Preah Vihear situé sur la frontière Thaï eu Nord du pays.

On arrive encore une fois de nuit après avoir roulé environ 6h, en finissant par la montée du temple avec des passages à 45°, bétonnées heureusement. On négocie rapidement pour poser nos hamacs à côté du temple sous des toiles qui servent d’abris aux vaches…ca nous tiendra compagnie ! on s’ouvre quelques boites de thon bienvenue agrémenter de riz et au lit tout le monde, la journée a été longue, demain on doit tracer direct vers le sud par les pistes principales, tout le monde est claqué, on va se coucher dans nos hamacs en observant les étoiles… on est pas mal dans un hamac, sauf quand il y a un vent à décorner les bœufs et qu’on a rien pour se couvrir, puisque d’habitude on nage dans notre sueur....  autant dire que personne n’a vraiment dormis...

plan hamac "sous le vent"

du coup on etait leve de bonheur le lendemain pour observer le lever de soleil sur le temple du Preah Vihear... ca valait le deplacemnt, et puis n’oublions pas la partie culture, l’excuse des motards en vadrouille...encore une fois personne sur le site, a 5 h du mat il n’y a pas foule, et puis l’acces n’est pas des plus facile, sauf du cote Thai ou une « autoroute »arrive directement au temple... ils sont fort ces Thai...

Lever de soleil sur le temple...mystic session

On est partit bonheur ce matin, 250 bornes de pistes en laterites bien large et bien plate a avaler, le style de route ou la 250cc ne semble guere plus rapide qu’une mobylette, enfin sauf quand tu arrives sur les trois planches de bois qui servent de pont pour franchir les canaux...

encore une fois un paysage magnifique, j’ai meme relache l’accelerateur pour profiter du paysage...c’est dire !!

mais pas de temps a perdre, Alain et Raphe doivent rentrer le soir meme a Phnom Penh, du coup on roule...

La nuit a Kompong Thom nous fait du bien, apres celle passee a grelotter au Preah Vihear... du coup on repart surmotive pour rejoindre Phnom Penh en passant par Kompong Cham et en essayant de prendre des chemins plutot que les larges pistes poussiereuses...

un vrai bonheur une fois de plus, ou je decouvre comment faire chasser la roue arriere dans les virages...un vrai gamin, je prend mon pied et je ne suis pas le seul !!! on en profite aussi pour se perdre un peu et faire connaissance avec les villageois du coin, culture, toujours culture !!

la D510 c'est bien par la ?

je vous passe l’histoire de Paf le chien, tout le monde la connait, ou alors rapide pour ceux qui ne maitrise pas : BanBan sur sa moto, un petit chien tout mignon, et paf le chien... et j’arrive au moment cliche du trip moto, ou d’ailleurs nous sommes passes et repasses 50 fois pour prendre des cliches justement, le passage a gue, ou franchissement de riviere, qui ressemblait d’avantage a un ruisseau...mais bon avouez que la photo le fait, non ?

BanBan splash

en tout cas on s’est bien amuse, ensuite on a recupere la piste qui longe le Mekong en passant par Kompong Cham, premier contact avec les musulmans Cambodgiens (les Chams) et premiers assalam auxquels on me repond avec l’accent Khmer, j’adore !!

Inch'Allah Kompong Cham

la fin du trip est plutot fatiguante, de plus en plus de poussiere, on en peux plus et on a hate d’arriver et de se boire une biere fraiche. On arrive de nuit a Phnom Penh en passant d’abord par la case embouteillage et pollution, la poussiere en moins, on a rejoint l’asphalte !!

et voila de quoi on a l’air apres ces 4 jours de ride...uses mais heureux !!!

uses mais heureux!

Comments

[fabie]

un vendredi au bureau (et oui j'en a qui bossent!) ou ya pas envi de bosser...et heureusement que t'es là avec tes romans d'aventure. Trop Valable comme ils disent ici. Pas sur que l'aventure à la Calédonienne, soit aussi typique !! gros bisous Fabie

[El perroquito]

Awa Banban, quel homme !!!
tu vas pouvoir écrire un bouquin en rentrant et vivre de tes droits d'auteur. Bon content de voir que l'esprit lé toujours là et que ça défoule dur au Cambodge. Oh t'as l'air d'un vrai guerrier de la piste sur les photos, on dirait Mad Max. En tout cas je vois que tu te prépare sérieusement pour l'exploration des pistes de latérites du Caillou. On vous attend toujours sur le chemin de votre retour, et pis j'ai un super pote tatoueur, il fait des superbes motifs inspirés du lagon: tortues, raies mantas,...
Grosses bises de l'hiver austral (fait 10°C le matin, pire qu'au Tampon)
Clément (bien fatigué par les retrouvailles avec les bougs en juin)